Une histoire des Empires de Chine
Une histoire résumée de la Chine impériale, plus exactement des périodes impériales. L’histoire de la Chine est une succession de périodes de centralisation impériale suivies de périodes d’éclatement de l’Empire et son morcellement en royaumes. Une histoire extraordinaire, en moins de 5000 mots y compris le présent paragraphe car la Chine brille par une histoire ininterrompue, et écrite, aussi ancienne que celle de l’Egypte des pharaons.
On trouve des traces de civilisation humaine plus de 5000 ans avant JC en Chine méridionale essentiellement au sud du fleuve jaune (Huang hé) dans les régions actuelles de Shaanxi (traces d’agriculture, d’élevage, céramique) Shandong (agriculture, céramique), Sichuan (bronze) ; et plus au sud dans la région du fleuve bleu (Yangzi) (traces d’élevage, outils en bois, constructions).
Historiquement on parle de la dynastie mythique des Xia, plus de 2000 avant JC qui régnera durant 500 ans environ ; suivie des dynasties pré-impériales : Shang, durant plus de 600 ans, Zhou, plus de 800 ans avec deux périodes particulières : Les Printemps et Automnes et Les Royaumes Combattants, période (- 476 à -221 avant JC) durant laquelle les pensées de Confucius et de Lao Tseu (taoïsme) percent.
Les époques d’avènement et d’extinction des empires/dynasties se chevauchent. Les dates indiquées visent à clarifier/simplifier les grandes périodes dynastiques. Les dynasties impériales commencent en 221 avant JC. Notre parcours sera le suivant : Qin 15 ans suivi des Han durant 426 ans. Après l’an 200 commencent 4 siècles de divisions jusqu’à la restauration impériale par les Sui (37 ans), et surtout les Tang durant 289 ans. 60 ans de divisions à nouveau, jusqu’à l’arrivée de la dynastie Song (319 ans). Deux siècles d’éclatement puis toute la Chine, et même plus, sera unifiée avec la formidable histoire mongole (Gengis Khan) avec les Yuan, suivi des Ming puis des Qing (Mandchous). En plus de 2100 ans1 : de -221 à 1912 (création de la République), la Chine aura connu 208 empereurs en 1718 ans de période impériale2.
Au cours des siècles, l’influence et la menace des peuples nomades du Nord est permanente. Ces peuples des steppes parviendront à conquérir tout ou partie de l’Empire. Ils adopteront la merveilleuse culture millénaire chinoise, que ce soit les Mongols (Yuan) ou les Mandchous (Qing), comme les Jin et les Kithans.
La Chine c’est l’Empire du milieu, ce qui signifie le centre du monde. La culture chinoise domine, les peuples environnants sont tributaires, les autres peuples sont qualifiés de “barbares” incultes à la culture chinoise.
Quelque soit la dynastie au pouvoir ou les aléas politiques, la pensée chinoise est toujours demeurée, poursuivant la structuration de la civilisation durant des millénaires. Cela caractérise l’histoire de la Chine qui s’est déroulée sans rupture fondamentale ; à contrario de l’Europe avec la chute de Rome (en 476) et le début du moyen âge qui durera environ 1000 ans, souvent/parfois considéré comme une période de déclin, un âge sombre3.
Durant les périodes où la Chine a été fragmentée, le développement culturel et artistique, peinture calligraphie littérature et l’évolution de la pensée se sont poursuivis, malgré les guerres, les troubles politiques récurrents, les luttes pour le pouvoir.
L’empereur est le Fils du Ciel. Il dispose du Mandat Céleste qui peut être remis en cause, si trop d’évènements malheureux se produisent : catastrophes naturelles, mauvaises récoltes, difficultés économiques, défaites militaires mais également corruption des fonctionnaires, conflits politiques internes, menaces extérieures. Des impôts trop lourds, le travail forcé, la conscription peuvent aussi provoquer des troubles. L’Empereur peut ainsi ne plus être légitime, s’il perd son prestige ou l’adhésion du peuple, il perd la confiance divine.
L’histoire impériale de la Chine commence avec la dynastie QIN, mettant fin à la période dite des Royaumes combattants. Les apports du 1er empereur (Qin Shihuangdi, celui du tombeau avec les milliers de soldats en terre cuite, à Xi’an) sont considérables : il pose les fondations des futurs empires en standardisant l’écriture, la langue, la monnaie (pièce avec le trou central), les poids et mesures ; en le découpant en circonscriptions administratives, en aménageant son immense territoire avec la construction de routes et de monumentaux canaux d’irrigation, l’édification de 3000 km de Grande muraille (en réunissant plusieurs murs de défense qui étaient construits durant la période des royaumes combattants).
Il mit fin à la période de rivalité des 7 royaumes combattants, en soumettant ses voisins en 10 ans. Il est décrit cruel, autoritaire, mégalomane et paranoïaque. Sa dynastie ne lui survivra que quelques années (mort en 210/212 avant JC). Son successeur fait face à une période de révoltes et de troubles, avant qu’une nouvelle dynastie ne s’installe 6 ans plus tard. Le 1er Empereur de cette nouvelle dynastie étant parvenu à écraser les soulèvements populaires.
La nouvelle dynastie est celle des HAN qui dura plus de 4 siècles (206 avant JC à 220 après JC), est celle qui, en Chine, régnera le plus longtemps. Cette période est considérée comme le 1er âge d’or de la Chine. Le groupe ethnique majoritaire de la Chine contemporaine se désigne d’ailleurs comme étant le « peuple Han ».
La période est contemporaine de la Rome antique, à cheval sur la République romaine et l’Empire romain. A leurs apogées respectifs, l’Empire chinois (en 50 avant JC) s’étend sur 6 millions km² avec 60 millions habitants, l’Empire romain (en 117, soit un siècle et demi plus tard) sur 5 millions km² avec 88 millions habitants.
Les Han poursuivent l’immense œuvre engagée par les Qin, mais de manière moins brutale, moins impitoyable, et moins centralisatrice, grâce à des empereurs sages et bienveillants. L’empire est riche, réalise de nombreuses découvertes avec parfois 1000 ans d’avance sur l’Occident romain en termes scientifique ou techniques. Découvertes qui améliorent la productivité (acier, fourrages, brouette, moulin à eau), la diffusion des idées, de la culture, l’éducation et l’apprentissage (papier), la navigation (cartographie, gouvernail). C’est aussi à cette époque qu’est inventé la fabrication de la soie. L’astronomie progresse très importante pour l’établissement du calendrier chinois qui rythme la vie (armille équatoriale). Les constructions hautes existent déjà (plus de 100m). La population s’accroît et le commerce se développe : par la mer vers l’Inde et le Moyen-Orient, au Nord par la route de la soie qui s’ouvre durant cette dynastie. Les romains appréciaient déjà la soie venant de Chine. C’est une ère de progrès culturels et technologique, où l’exercice du pouvoir s’inspire des pensées de Confucius (après celle très stricte des légistes sous la dynastie Qin).
A l’époque des Han, déjà, les autorités mènent une stratégie politique et diplomatique visant à faire apprécier la culture chinoise aux nomades des steppes. En offrant des cadeaux (soie, porcelaine, laque) pour éviter des incursions guerrières. Et ensuite, à terme, intégrer progressivement ces régions à l’Empire, quitte à utiliser la force militaire.
L’Empire est affaibli 35 ans avant sa disparition, et s’effondre en raison de la révolte des Turbans jaunes. Il se morcelle en une multitude d’entités sous l’autorité de seigneurs de guerre, la plupart membres de la cour des Han.
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