Photographie personnelle de l'autrice, Bangui, Centrafrique

Ô Bangui la coquette

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Le réalisme magique est une appellation introduite en 1925 par le critique d’art allemand Franz Roh pour rendre compte en peinture d’éléments perçus et décrétés comme « magiques », « surnaturels » et « irrationnels » surgissant dans un environnement défini comme « réaliste ».

C’est tout ce que vous avez besoin de savoir avant que je vous raconte ma Centrafrique ❤️

Pour vous parler de ce pays magnifique, qui reste debout malgré les défis et les difficultés auxquels il est confronté, je dois vous parler de sa capitale, Bangui. C’est dans ces quelques 60 kilomètres carrés que se révèle ce phénomène. Quel phénomène ? Le réalisme magique centrafricain, inspiré du genre artistique qui mêle réalité et fantastique de manière naturelle, il se manifeste pleinement dans cette ville.

À Bangui, le cœur se mêle à la réalité, créant un tissu complexe d’émotions, d’expériences et de connexions qui transcendent la simple perception de la vie quotidienne. Bangui ne force rien, elle n’impose rien – oui, elle, c’est une madame – elle vous laisse la choisir. Elle vous laisse tomber intensément sous son charme avant de vous envoûter pour le reste de votre histoire.

Photographie personnelle de l’autrice, Bangui, Centrafrique

Si on vous a déjà parlé de ce pays, de cette capitale, c’est qu’on vous a parlé de crise, de famine, ou encore de la pauvreté qui semblent s’y être installées et qui ne semblent plus vouloir partir. On ne vous a pas menti. Mais il n’y a pas que ça dans les rues de mon pays. Et ce n’est absolument pas tout ce qu’il y a à dire sur ce pays.

La Centrafrique a fait confiance et des Hommes ont profité d’elle. Elle a fait confiance et on l’a abandonnée – elle a fait confiance mais on lui a menti. Aujourd’hui elle avance à son rythme et elle essaie déjà d’aller mieux pour elle. Si vous lisez cet article en espérant y trouver une énumération de ce qu’on pourrait trouver afin de la comparer à La Côte d’Ivoire ou le Cameroun, vous pouvez passer votre chemin. “Il n’y a rien de tout ça”. En Centrafrique, il y a que de l’espoir et des téméraires qui ont décidé à un moment de leur vie de croire en elle. Et c’est ce mélange qui fait la différence.

Je ne peux pas vous raconter ce pays à travers une histoire d’un coup de cœur et encore moins un coup de foudre – rien de tout cela n’est assez intense pour vous expliquer ce qui se passe en nous quand on tombe pour la Centrafrique. On baisse notre garde et on se retrouve marqué à vie. On se découvre des traits de personnalité qu’on ignorait, on rencontre des partenaires qu’on veut traîner avec nous toute notre vie, et même une nouvelle famille pour les plus chanceux. Ces liens sont encore plus forts quand on sait dans quel contexte ils se sont forgés.

Pour résumer cette ode à la Centrafrique, si vous vous rendez en Centrafrique et que vous décidez de vous perdre dans les rues de Bangui, en baissant votre garde, ne serait-ce que le temps d’une soirée, d’un verre ou d’un fou rire, vous verrez que c’est le cœur qui décide. C’est lui qui guide, qui impulse les rencontres, qui forge les liens. C’est dans cette ville, où la vie bat au rythme d’une énergie inespérée. C’est dans cette ville que l’on peut pleinement comprendre et apprécier ce réalisme magique centrafricain. C’est là que l’on peut percevoir cette alchimie subtile entre le tangible et l’insaisissable, entre la résignation et l’espoir. C’est dans ces contradictions et ces harmonies que se trouve la véritable essence de Bangui, la capitale où la magie opère et où le cœur prend le dessus.

Je ne saurais vous décrire exactement lequel des moments vécus dans les rues de ma préférée, cette grande coquette, ne serait vous dire exactement tout le potentiel qui se trouve dans cette ville. Et ainsi, vous convaincre de lui laisser une chance car vous l’avez compris, je suis sous son charme depuis trop longtemps.

Peut-être aurais-je dû commencer par vous parler de son surnom – La Coquette  – qu’elle doit à la douceur de vivre qui la caractérisait – peut-être oui, que j’aurais dû commencer cet article par ça. Peut-être aurais-je dû commencer par vous expliquer pourquoi elle est mon premier amour – pourquoi je suis certaine de l’avoir aimé dès mon premier jour – Peut-être oui – que j’aurais dû commencer par ça.

Peut-être que j’en ai déjà trop dit et qu’il est temps de laisser la place à l’histoire de votre rencontre avec le réalisme magique centrafricain.

Photographie personnelle de l’autrice, Bangui, Centrafrique

Mazarine A. Douzima

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9 commentaires

  1. DOUZIMA Grégory dit :

    Donc je suis téméraire…
    Merci ooooh
    Demain je passe dire 2 mots au président ça ne va pas!!!

  2. Maryline Grâce BOTI-DAHNY dit :

    On ne saurait le décrire mieux que tu l’as fait Mazarine 💖
    Beau texte !
    Il faut y faire un tour pour vivre ce mélange d’émotions 🤩🤩🇨🇫🇨🇫

  3. Waouh !!! T’as tout dit Mazah.
    Celui qui a vu le Lion et celui qui a entendu parlé de lui n’ont pas la même réaction, faut vivre pour comprendre…

  4. Quelle belle description. Hâte de tomber également sous son charme un jour

  5. Naomy Jennifer dit :

    Mon Pays 🇨🇫 Merci Mazarine 💛

  6. Tellement bien résumé en un article. Un pays qui ne laisse personne indifférent sans strass et paillettes. Merci 🙏🏿

  7. « En Centrafrique, il y a que de l’espoir et des téméraires qui ont décidé à un moment de leur vie de croire en elle. »
    C’est beau et fort de savoir présenter les villes africaines telles qu’elles sont, sans chercher le petit coin exclusif qui rappelle l’occident, tout en leur faisant honneur et les faisant briller. Bravo l’autrice, après lecture on veut tout de suite découvrir Bangui et ses caprices !

  8. Frédérique dit :

    Je retrouve bien Bangui par tes mots. Merci !

  9. Formidable récit Quelles émotions Bravo ! Merci pour ce partage

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